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Ile-de-France ou Province : la mobilité en région, quelles différences ?

Lors de nos diverses rencontres avec entreprises et collectivités, il est régulièrement dit que les personnes habitant en région sont beaucoup plus attachées à leur véhicule en région qu’en Île-de-France et que le covoiturage fonctionne à Paris mais pas en région. Les raisons selon eux : les Franciliens sont plus ouverts aux nouvelles mobilités que le reste de la population française qui reste très attachée à sa voiture (faute de système de mobilité additionnel déployé) et les trajets proposés sont trop différents.

Il est temps de faire tomber les aprioris. Non, le covoiturage domicile-travail n’est pas plus simple à déployer à Paris et sa proche banlieue, ce notamment pour deux principales raisons :

  • Il existe un nombre important de transports (bus, métro, vélos, trottinettes, auto-partage, scooter, etc) mis à disposition des habitants en Ile-de-France, ce qui permet à des milliers de Français de se déplacer et vivre sans automobile.

  • Le nombre de véhicules par foyer est bien moins important à Paris qu’ailleurs. En région, près de 81 % des foyers français possèdent une voiture. À Paris, ils ne sont que 37 %*. Le potentiel marché pour déployer le covoiturage est donc plus important en région : plus il y a de véhicules, plus le potentiel de partage est grand.

Le covoiturage fonctionne là où il y a une forte utilisation de la voiture 

Avec un taux d’occupation des automobiles variant entre 1.1 et 1.4 personne en France, tout l’enjeu est de réussir à convaincre les conducteurs seuls, qui n’ont aucun autre moyen de transport que leur voiture pour se rendre au travail, de devenir passagers pour faire baisser l’autosolisme.

Les acteurs du covoiturage doivent donc travailler leur méthodologie d’accompagnement au changement, car c’est avant tout un état d’esprit qui démocratisera le covoiturage.

Pour convaincre, il faut trouver les bons arguments

L’autosoliste utilise souvent sa voiture soit par manque de transport, soit par confort, soit pour gagner du temps. Mais parlons-lui d’économies, la tendance s’inversera peut-être.

Ainsi, on remarque qu’un ancien conducteur deviendra plus aisément covoitureur passager lorsqu’on lui propose différentes offres de covoiturage, à différents horaires, à un tarif préférentiel qui s’aligne avec le prix des transports en commun (voire qui est gratuit) et lorsqu’il a l’assurance qu’il pourra bien rentrer chez lui le soir. À ces bénéfices s’ajoute un avantage important : la réduction des coûts. Crédit, assurance, carburant : la voiture est un coût économique important pour les ménages français que le covoiturage permet de diviser par deux voire plus.

Les trajets sont-ils plus complexes en région qu’en Ile-de-France ?

C’est un fait, les habitations sont plus éparses en campagne qu’en ville. Mais les entreprises sont très souvent regroupées dans une même zone, ce qui signifie que les flux de voitures se rendent généralement dans la même direction, augmentant ainsi la probabilité de trouver des personnes sur sa route. Par exemple, dans la Vallée de l’Arve, située dans la région du Mont-Blanc, 76% des inscrits Klaxit trouvent des covoitureurs sur leur trajet domicile-travail.

D’un autre côté, plusieurs études, notamment du Cerema, montrent que le covoiturage se développe plus facilement là où il y a du transport en commun car les usagers sont déjà habitués à prendre plusieurs moyens de transport différents, ils organisent souvent leur transport quotidien via des applications (RATP, ViaNavigo, Citymapper) ce qui n’est pas le cas quand on possède une voiture que l’on prend par réflexe et le transport en commun peut être utiliser en « backup » en cas de défaillance du conducteur.

Certes, les habitants des grandes villes peuvent paraître privilégiés, toutefois rappelons que :

  1. le potentiel en région est plus important du fait du nombre de voitures par foyer,

  2. nous arrivons tout à fait à créer des réseaux malgré l’étalement des habitations (exemple dans la vallée de l’Arve, 74),

  3. nous mettons en place des garanties qui compensent une absence de « repli » en transport en commun.

Finalement, non, les Français ne sont pas plus attachés à leur voiture d’une ville à l’autre ; non, le covoiturage n’est pas une solution de mobilité réservée aux grandes villes. Offrons aux Français quelques bénéfices et ils se laisseront séduire par le covoiturage :

  • Cofinancement des trajets par les collectivités ou les entreprises: réduire le coût du trajet garantit une massification de l’usage et incite le conducteur, qui aura le sentiment d’économiser, à devenir passager

  • Place réservée sur parking: plus de temps perdu à chercher une place de stationnement

  • Voie réservée au covoiturage: gain de temps car trafic moins dense

Chez Klaxit, nous pensons que toute voiture a vocation à être optimisée pour faire des automobiles le transport collectif de demain.

* https://www.economie.gouv.fr/entreprises/chiffres-cles-secteur-automobile

** https://www.paris.fr/actualites/a-paris-seuls-22-des-conducteurs-ont-reellement-besoin-d-un-vehicule-3876

 

 

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