En lisant ce matin un très bon article de prospective de Gabriel Plassat (@TdF__ademe) intitulé Constructeurs, vos plateformes brûlent, j’ai eu envie d’imaginer le futur du covoiturage domicile-travail, à l’ère des véhicules autonomes.
La voiture personnelle existe bel et bien toujours, mais elle est électrique, autonome et partagée
Nous sommes en 2025. La rupture n’aura finalement pas eu lieu. Ceux qui prédisaient la disparition de la voiture possédée personnellement au profit de véhicules possédés et opérés par les nouvelles plateformes de services à la mobilité se sont trompés. La voiture n’est pas devenue un transport en commun. Bien sûr, Uber possède une flotte de quelques millions de véhicules sans chauffeur à travers le monde. Mais la majorité des voitures sont encore vendues à des particuliers.
Le patron de Renault l’avait bien compris et a su tirer son épingle du jeu en construisant des véhicules électriques autonomes et hautement personnalisables.
We want the car to be an object of transportation, but also to be a place that is personal. […] I don’t think it is going to be this cold and unpersonalized space that everybody shares.
Carlos Ghosn (source)
Pour aller travailler, désormais rares sont les conducteurs seuls dans leur voiture
Les HOV ou carpool lanes, ces voies réservées aux véhicules avec plusieurs passagers à bord ont été généralisées pour réduire la congestion et fluidifier le trafic sur les grands axes.
Certains font du covoiturage pour networker. Grâce aux voies réservées, ils gagnent un temps fou sur leur trajet et commencent leur journée par un business meeting autour d’un café dans leur voiture autonome, qui les conduit au bureau.
Certains ont fait leurs calculs et ont décidé d’acheter une voiture en la partageant le matin et le soir avec des collègues et des salariés des entreprises voisines. En dehors du travail, ils peuvent ainsi être libres de leur mouvement avec leurs enfants et pour leurs loisirs le weekend.
L’électrification ayant drastiquement baissé la complexité et les coûts de production automobile, posséder une voiture est devenue beaucoup plus abordable. Certains se sont même cotisés entre voisins pour acheter un véhicule et le partagent avec Drivy. Ils n’habitent pas la même rue, mais lorsqu’ils ont besoin de la voiture, elle vient à eux en pilote automatique, à 20 km/h.
Dans les zones denses et pour les jeunes actifs, c’est UberPool qui a la cote
Le système entièrement automatisé d’Uber leur permet de réserver une voiture à la dernière minute et d’être matchés en temps réel avec d’autres passagers. Uber vient d’ailleurs de signer un partenariat avec WayzUp pour proposer à leurs utilisateurs le matching affinitaire développé par cette dernière. Le weekend, ces covoitureurs pressés utilisent le métro 100% automatisé.
Ceux qui ont choisi d’habiter loin utilisent le transport en commun à grand vitesse (TCGV)
Souvent, ils ont choisi d’habiter loin de leur lieu de travail par confort de vie. Ils rejoignent en voiture personnelle ou navettes collectives des noeuds de transport à grande vitesse qui les amèneront en quelques minutes au centre de leur zone d’activité. Une fois arrivée, d’autres navettes les emmènent finalement à leur entreprise.
Les mobilités se reconstruisent en permanence. On a d’ailleurs appris récemment que le gouvernement réfléchissait à un projet de loi pour interdire les voies rapides aux véhicules non autonomes les heures de pointe. La conduite manuelle serait en effet désormais responsables de 80% des accidents de la route.
Julien Honnart (@JulienHonnart)
Crédits photo : Mercedes-Benz F 015 Luxury in Motion